Jean José Marchand, l'archiviste mal archivé

 

Près de quarante mille volumes ont été déposés et confiés à l’Institut de la Mémoire de l’Edition par Jean José Marchand en 1999 ; résultat de toute une vie de recherches et d’acquisitions passionnées. 

Voici comment tout a commencé : (extrait de son livre Le Rêveur publié en 2001 aux éditions du Rocher) 

 

Il n’est pas question que j’achète des livres, on me donne très peu d’argent de poche, la valeur d’un carnet de métro. 

J’économise sou à sou pour acheter mon premier livre, les Poésies complètes de Stéphane Mallarmé.

 J’avais quinze ans (1935)

Pour l’achat de ce premier livre d’une bibliothèque qui, par la suite, deviendra proliférante et même monstrueuse, je décide de prendre un autobus, le Z qui part de la place Voltaire où j’habite et qui s’arrête au coin de la rue Racine, devant chez Gibert. 

Je repars avec mon Mallarmé sous le bras. 

 

Les mauvais traitements, dus à diverses causes, que la bibliothèque de Jean José Marchand a subis depuis son dépôt à l’IMEC (une petite partie seulement a été sortie des cartons pour être classée et traitée par leur système informatique), ont assombri ses dernières années. 

A quoi sert une bibliothèque qui n’est ni classée ni répertoriée ? A plusieurs reprises, il a dû racheter certains livres que l'IMEC n'a pas pu retrouver.

Après plusieurs lettres restées sans réponse, dans lesquelles il demandait que le classement de sa chère bibliothèque se poursuive, Jean José Marchand reçut en février 2011 une lettre de la direction de l’IMEC lui promettant que le nécessaire serait fait dans les plus brefs délais.  

Jean José Marchand est mort en mars 2011 avec cet espoir.

Depuis rien n’a été fait. Abandonné par ceux à qui il avait fait confiance.

 

Suzanne Bujot

 

 

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