Charles JAIGU
Sarkozy, du Fouquet’s à Gaza
Robert Laffont
19 euros
Une tentative de décrire au jour le jour les actions de M. Sarkozy en s’abstenant de tout jugement général : le résultat est fort intéressant.
On passe du Fouquet’s à Gaza en une fraction de seconde. Sarkozy déclare : « Je n’ai pas de pire ennemi que moi-même. » Son premier mouvement est toujours la colère et la rupture. Mais il revient toujours au compromis, disant en 2008 le contraire de ce qu’il disait en 2006. On objectera que le phénomène est général, tel ces politiciens italiens qui se font élire contre le « nucléaire » (sic) et demandent que les éoliennes et autres plaques solaires produisent au moins 15% de la consommation du pays avant de décider la construction de six centrales nucléaires ; tels ces politiciens allemands (style Cohn-Bendit) défenseurs de l’environnement, qui font produire l’électricité par le lignite (charbon qui produit 60% de gaz carbonique de plus que l’anthracite), tels M. Obama qui, au lieu de reconstruire La Nouvelle-Orléans, donne des milliards de dollars à d’inutiles usines de Detroit ( bourrée d’électeurs, il est vrai). Donc Sarkozy n’est qu’un exemple plus verbeux, donc plus visible, d’un phénomène général, ayant mieux compris que les autres que « l’écologie » (mot qui demanderait à être précisé dans ce monde ultra-informatisé) plaît aux très braves gens.
Il y a deux hommes en Sarkozy : un amant coléreux, assez sympathique, et un politicien finassier, plutôt répugnant. Comme il s’accroche au pouvoir, le second domine. Jaigu fait un parallèle significatif entre Angela Merkel "trahissant" Kohl, et Sarkozy "trahissant" Chirac. C’est maintenant « l’internationale des traîtres » aurait dit Renaud de Jouvenel. Tous ces politiciens européens, les yeux fixés sur la Bourse de Francfort, attendent terrifiés la réalisation de la prophétie de Karl Marx. Ce Mane Thecel Phares rend peu intéressante la politique d’aujourd’hui.
Jean José MARCHAND