« Marise Querlin »


C’est une aventure curieuse que celle de ce livre (Marise Querlin l’énigmatique, éd. Société des Ecrivains, 147-149 rue Saint-Honoré, 75001 Paris) et surtout de son auteur. Madame Michèle Larrère, dont la mère s’appelait effectivement Querlin, tomba par hasard sur un ouvrage signé « Marise Querlin » ; elle eut la curiosité de savoir si elle avait un lien de parenté avec l’auteur. Celle-ci n’était pas une inconnue, surtout pour les cinéphiles, car scénariste des Enfants de l’Amour (1953) de Leonide Moguy, dialogues de Jean-Charles Tacchella, avec Jean-Claude Pascal, Valentine Tessier, Lucienne Bogaert, Mylène Demongeot (alors âgée de 16 ans), Nadine Tallier (20 ans, future Madame Edmond de Rothschild), etc. Très mauvais film et immense succès (Jean-Claude Pascal, qui joue le rôle du bon docteur sauveur des pécheresses, fut ensuite couronné meilleur acteur français). Ce film fit beaucoup pleurer sur les « filles-mères » qu’on appela ensuite « mères célibataires » avant qu’elles ne deviennent une sorte de norme en l’an 2000. (3 609 027 entrées en France, repris aux Etats-Unis en 1987).

Une version sous le titre Les ventres maudits et préfacée par Lucien Descaves avait été tirée à 200 000 exemplaires ; le film relança le livre qui fut réédité par Gallimard, puis réédité encore, avec une description du Centre de Savigny sur Orge, sous le titre La tragédie des anges. Une excellente affaire.

Toute la carrière de Marise Querlin a été axée sur l’exploitation de la curiosité du public pour les drogués, les lesbiennes, les alcooliques, sauf toutefois une biographie de Chopin (1962) et une autre de la princesse Mathilde, qui fut couronnée par l’Académie française en 1966.

De proche en proche, Madame Larrère découvrit alors que Marise Querlin ne s’appelait pas Querlin, qu’elle est née en 1903, morte vers 1985 (la date exacte doit figurer sur son acte de décès sous le nom de Madame Van Gytenbeck ?), qu’elle était elle-même une enfant de l’amour.

Grâce à la curiosité de Mme Larrère, nous avons une monographie un peu maladroite sur « Marise Querlin », que personne n’avait songé à entreprendre.

Jean José Marchand

 

 

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