L’origine des langues

 

Merrit RUHLEN

L’origine des langues (traduction Pierre Bancel)

Folio Essais, 422 pages

S’opposant à l’école classique (chez nous Meillet et ses continuateurs), Ruhlen soutient que toutes les langues ont la même origine. Il s’appuie sur la taxinomie et montre par une multitude d’exemples que les mots se regroupent « tout naturellement » et en tire de multiples conclusions, en particulier une nouvelle classification des peuples qui parlent ces langues (classification, bien entendu, extérieure, car il ne faut pas confondre langue parlée et parlers des ancêtres des populations actuelles).

Ruhlen tente de faire coïncider les résultats de son enquête avec ceux de la génétique, en particulier les admirables travaux de Cavalli – Sforza, sur les races réelles qui révèlent les patrimoines biologiques (on savait depuis plus d’un siècle que les peuples de sang O sont différents des peuples de sang A, et ont souvent gardé des langues plus anciennes, le basque par exemple). Pourtant, c’est là que l’esprit critique s’éveille. Trop de preuves, comme dans les systèmes philosophiques, nous mettent en garde.

Cependant la thèse de Ruhlen est sérieuse ; elle corrobore par exemple celle de Renfrew sur l’origine anatolienne des indo-européens contre celle de Marija Gimbutas (à propos des kourganes). Elle a la séduction des vastes spéculations.

Jean José Marchand

 

 

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