A propos de Galilée


Galilée aurait démontré la loi de la chute des corps ? Ignorance ou mensonge. Ni l’idée, ni l’expérience ne sont de lui. Lucrèce l’a énoncée (De natura rerum). La loi fut confirmée au XIVème siècle par Heytesbury puis démontrée au Merton Collège, reprise par l’évêque Nicolas Oresme dont la démonstration fut répandue dans tout le monde occidental par l’Eglise !

Galilée l’a connue au cours de Francesco Bonamico à Pise, il le mentionne dans ses notes d’étudiant. Elle fut encore confirmée avec des boules de plomb par Simon Stevin (de Bruges). Il n’est pas prouvé que Galilée ait fait des expériences à Pise.

D’où vient cet acharnement à attribuer à Galilée un génie imaginaire car Galilée n’a découvert ni les principes fondamentaux de l’hydrostatique, ni l’étude du mouvement sur des plans inclinés (Tartaglia, 1556), ni la fameuse lunette de Galilée exaltée par cent gobe-mouches (œuvre de deux hollandais), ni les taches du soleil (le père Scheiner), ni les mouvements du soleil (Kepler), ni les mouvements de la terre autour du soleil (Copernic, Tycho-Brahé), (d’après Les vérités indésirables du docteur Philippe Decourt).

Mais alors, le procès ? Alors que le pape de l’époque lui-même était hélio centriste ? Cela vient des insultes qu’il proféra contre certains théologiens (pas tous), qui en effet prétendaient (contre Saint-Augustin !) que les livres saints devaient être interprétés littéralement. Saint-Augustin savait qu’il y avait d’énormes fautes de traduction dans la Bible mise en grec à Alexandrie par 70 rabbins. Celle-ci datait déjà de six siècles à son époque. Elles furent corrigées en partie par Saint-Jérôme dans la Vulgate (seule version admise par l’Eglise), fautes parfois énormes (le mot hébreu mois traduit par année) car ces rabbins ne connaissaient pas plus l’hébreu ancien que nous ne connaissons le français du XIIème siècle.

Nous met sur la voie la diffusion mondiale par les mouvements anticléricaux d’une toile, d’ailleurs réussie, du peintre romantique Robert Fleury (1797 – 1890) qui représente la condamnation de Galilée, et que beaucoup de gens ont cru datée du XVIème siècle. (Le vieux Robert Fleury, bien qu’il eût 23 ans de plus que Courbet, fut d’ailleurs courageux en 1871 quand il refusa – seul – de voter l’expulsion de Courbet de l’Institut après la démolition de la colonne Vendôme par le peintre et les communards).

Il est donc évident que la gloire de Galilée est venue du fait qu’il a soutenu une théorie non-conforme aux enseignements de l’Eglise (et non « hérétique » puisque Urbain VI était lui-même hélio-centriste, partisan de la doctrine de Copernic !) D’où l’énorme propagande que l’on sait.

Jean José Marchand

 

 

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